Michel Onfray : DEFAITES DE NOEL

Les fêtes de fin d'année peuvent être douloureuses et/ou joyeuses. Ce qui est remarquable, dans l'un ou l'autre des cas, le ressenti est plus intense qu'à d'autres moments de l'année.

Voici un texte de Michel Onfray qui nous dit plutôt la souffrance de ces derniers jours de l'année :

Je songe aux divorcés qui imposent à leurs enfants des soirées séparées, une année chez l’un, une année chez l’autre, avec de nouvelles parentèles mais surtout de nouvelles fratries, privant l’un et l’autre de la joie d’être ensemble par incapacité à réussir une séparation qui devrait au moins permettre aux enfants de disposer de leurs deux parents et de leurs nouveaux beaux parents réunis: un divorce peut désunir un couple, il ne devrait jamais désunir ce qui, en lui, fut à l’origine des enfants.

Je songe aux beaux-parents privés d’un gendre aimé ou d’une belle-fille chérie, l’un étant devenu avec le mariage un nouveau fils et l’autre une nouvelle fille, mais à qui les divorcés ont  demandé du jour au lendemain à leurs parents de tirer un trait sur celle ou celui qu’ils avaient accueillis comme un nouveau membre de la famille: l’affection n’est pas une marchandise.

Je songe aux grands-parents privés de leurs petits enfants à cause de ces mêmes divorces qui, après les lois de l’amour imposent celles de la haine et font d’un petit-fils ou d’une petite-fille un otage affectif sans aucun souci des conséquences pour la construction de son identité  d’un être qui se trouve privé d’une partie constituante de son affectivité. Quand on chosifie les êtres pris et jetés comme des mouchoirs sales, on ne peut s’étonner de voir un jour l’enfant devenu grand procéder comme on le lui aura appris  en le lui montrant: le mépris s’enseigne aussi bien que la bonté.

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DEFAITES DE NOEL de Michel Onfray